A Lille, 7 icônes de l'architecture à ne pas manquer

Le label Patrimoine du XXè siècle a été décerné pour la première fois à Lille. A côté des pittoresques quartiers de Vieux Lille ou de Saint Sauveur, la MEL, Métropole européenne de Lille, invite à une promenade dans un siècle d’architecture, chez les nouveaux géants architecturaux du Nord, sept icônes et monuments du paysage urbain. Prêt pour une balade chronologique ?

La Nouvelle Bourse (1910)

Le Palais de la Bourse dresse son beffroi néo-flamand en face de la Vieille Bourse du XVIIès. L’immeuble édifié en 1910 par Louis Marie Cordonnier est un hymne à l’industrie triomphante : il abrite d’ailleurs la Chambre de commerce et d’industrie, mais le rez-de-chaussée est accessible à tous. L’immense verrière éclaire à l’angle un étonnant Hermès hermaphrodite. Surtout, les fresques expriment deux facettes de l’art des années 50. L’une, hyperréaliste, représente l’inauguration officielle du Port de Lille, l’autre signée Emile Flamant montre des biches batifolant dans les fleurs.

La Piscine à Roubaix (1927)

Depuis 2018, l’accès à la Piscine, ou Musée d’art et d’industrie André Diligent, se fait par le jardin d’une ancienne usine textile. Et l’effet de surprise est encore plus fort. Les œuvres de Camille Claudel, Emile Bernard ou Fantin-Latour conversent à l’aise dans les garages et vestiaires Art Déco. L’apothéose reste l’arrivée devant le bassin olympique, toujours en eau, bordé de sculptures et de porcelaines de Sèvres. L’atelier d’Henri Bouchard a trouvé place dans les 2300 m2 supplémentaires.

La Villa Cavrois à Croix (1932)

Les fans d'architecture admirateurs de Robert Mallet-Stevens pèlerinent jusqu’à Croix, à l’orée de Roubaix, pour admirer le chef d’oeuvre de l’architecte, designer et décorateur. La villa édifiée pour Paul Cavrois, industriel roubaisien, occupe 2400 m2. La simplicité apparente de sa façade de briques jaunes cache des intérieurs étonnamment complexes: placards intégrés en poirier ou en palmier, cache-radiateurs en métal plié, horloges synchronisées, immenses salles de bains. Vue depuis l’extrémité de son bassin extérieur, cette oeuvre hardie ressemble à un paquebot.
- Villa Cavrois (Lien externe)

Le LaM à Villeneuve d’Ascq (1980)

Pour admirer la grâce de l’édifice, on se pose à côté d’une des statues du parc qui l’entoure, par exemple le Chant des voyelles de Jacques Lipchitz.
Cette suite de cubes de briques et de verre, dessinés par Roland Simounet, a accueilli d’abord les collections des mécènes Roger Dutilleul et Jean Masurel. En 2010, une extension en béton blanc reçut les œuvres d’art brut. On se promène dans ce dédale de salles lumineuses comme chez un collectionneur ami.

La Tour de Lille (1995)

On l’appelle aussi botte, flipper, chaussure ou tout simplement L ce bâtiment planant sur les 150 hectares d’Euralille. Christian Portzamparc réalise un tour de force en posant la tour au-dessus de la gare, comme un pont. Sa couleur gris bleuté épouse le ciel du Nord et les fenêtres biseautées ouvrent sur le Vieux Lille. Le 18è étage est occupé par la SPL Euralille.

La façade de Notre-Dame de la Treille (1999)

Cette cathédrale néogothique restée inachevée reçut son portail en 1999 seulement. Composé de 110 fines plaques de marbre, sombres vues de l’extérieur, le moindre rayon de soleil les illumine. Et la lumière fut.

Le Swam (2019)

L’immeuble gris abritant le Mama Shelter émerge du Swam comme un donjon moderne. L’architecte Jérôme de Alzua s’est inspiré des anciens remparts pour enserrer ce nouveau complexe dans une courtine de briques ajourées. Verrou stratégique entre les gares Lille-Flandres et Lille-Europe, entre la ville moderne et le vieux Lille, Swam doit son nom à l’ancienne caserne militaire Souham. Ses terrasses donnent d’un côté sur le parc Henri Matisse et la porte de Roubaix, de l’autre sur le Vieux Lille.