Les jardins à la française du château de Chambord retrouvent leur beauté d’antan ! Imaginés et dessinés sous Louis XIV, ils ont été reproduits à l’identique pour le plus grand bonheur des amateurs d'art orticole après cinq mois de travaux. Les alentours de verdure du fameux château de la Loire avaient progressivement disparu au XXe siècle, notamment durant l’entre-deux guerres.
Afin de reproduire fidèlement les jardins à la française datant du milieu du XVIIIe siècle, des recherches documentaires, prospections géophysiques et archéologiques, études paysagères et architecturales, ont permis de rétablir précisément les tracés des parterres, des allées ou des quinconces d’arbres d’antan.
Le résultat est saisissant ! Comme à l’époque des rois et de leur cour, tout un chacun peut découvrir le plaisir de la flânerie et de la contemplation : 6 hectares de verdure, parsemés de 600 arbres, 800 arbustes, 200 rosiers, 15 250 plantes délimitant les bordures, ou encore 18 874 m² de pelouses. Ce jardin fait aussi figure de transition végétale entre le château de Chambord et la forêt. Il redonne ainsi, à la façade d’honneur du monument, toute sa majesté et son lustre.
Origine du jardin à la française de Chambord
A l’origine, Louis XIV, commande l’aménagement de jardins réguliers devant la grande façade de l’édifice.
Deux projets sont proposés au roi par l’architecte Jules Hardouin-Mansart. L’un présente un espace en demi-hexagone sur la face Nord-Est du château et des écuries, aménagé de trois triangles de jardins et bordé d’un côté par le Cosson canalisé. Le château est entouré de vastes douves. A l’avant, le parterre se poursuit avec deux plates-bandes et le Cosson canalisé en demi-lune.
Le second projet présente, lui, un dessin de canaux moins géométrique. Le Cosson (rivière qui traverse le parc d’Est en Ouest) voit son tracé régularisé mais il suit les courbes de son cours d’origine. Les parterres occupent les mêmes espaces Nord et Est sur une surface moindre.
Leur forme est également différente, notamment au nord où la structure apparaît trapézoïdale. C’est ce deuxième projet qui est, pour partie, mis en œuvre, comme l’attestent les prospections géophysiques réalisées en 2014.
1684, début des travaux
La première phase de travaux, débutée vers 1684, consiste à remblayer les terres aux abords du monument pour les élever à un niveau guère inondable. Des murs de soutènement sont ensuite bâtis pour ceinturer cette terrasse artificielle, d’abord du côté des douves du château puis aux extrémités Ouest et Sud-Est. Enfin, la canalisation du cours du Cosson est entreprise pour suivre les contours du parterre.
La forme actuelle de l’espace apparaît peu à peu. Cependant, les travaux sont rapidement stoppés. Les plates-bandes – autrefois fleuries - sont plantées d’arbres fruitiers ou laissées en friche. Quant aux douves du château, elles sont asséchées et ont, pour partie, été transformées en jardin potager !
Entre le XIXe siècle et 1930, le domaine de Chambord devient la propriété d’Henri de Bourbon, petit-fils de Charles X, puis de ses neveux, les princes de Bourbon-Parme.
Pendant cette période, le jardin est conservé selon une structure simplifiée : ne restent que des plates-bandes de gazon, allées sablées ainsi que des rangées ou bosquets d’arbres nécessitant peu d’entretien.
1970, le jardin arraché
En 1970, l’ensemble du jardin est arraché pour ne conserver que des espaces engazonnés. Deux ans plus tard, les douves sont remises en eau. Cette aménagement "de transition" perdure jusqu’aux travaux de restitution du jardin à la française du XVIIIe siècle engagés en 2016.